vers un premier emploi, le parcours du combattant pour les jeunes !

Diplômés ou pas, les jeunes souffrent davantage du chômage que les autres. Dans les quartiers populaires où le chômage est près de deux fois et demi plus élevé qu’ailleurs, les jeunes sont doublement pénalisés. Moins diplômés, sans réseau, mal informés sur les voies possibles, ils souffrent aussi de ne pas habiter à la bonne adresse… Comment les aider ?

Les inégalités face à l’emploi en chiffres

  • 20% des jeunes de niveau BAC sont au chômage trois ans après leur sortie de l’école (vs 10% en BAC+5)
  • 76% des jeunes de niveau BAC ont débuté avec un emploi précaire (vs 50% en BAC+5)
  • Les jeunes des QPV (Quartiers Prioritaires de la Ville) sont davantage au chômage à même niveau d’étude : + 14 points pour les BEP-CAP (26% vs 40%) ; + 12 points niveau BAC (18% vs 30%)
  • 20% des jeunes de 18 à 24 ne sont ni en emploi, ni en études, ni formation (NEET*)
  • 34% des mères de NEET sont inactives ou au chômage, 35% sont employées et 40% des pères sont ouvriers
  • Les jeunes issus de l’immigration ont 1,7 fois plus de probabilité de devenir NEET que les autres
  • Un enfant de cadre supérieur à 4,5 fois plus de chance qu’un enfant d’ouvrier d’appartenir aux 20% les plus aisés
  • 12% des enfants d’ouvriers ou d’employés sont cadres

*NEET : Not in Education, Employment or Training

  Comment aider les jeunes à accéder à leur premier emploi ?

Favoriser l’égalité des chances dès le plus jeune âge

Parce qu’aujourd’hui, en France, un enfant pauvre est très souvent condamné à rester pauvre, la question de l’égalité des chances se joue dès le premier âge de la vie. Les parents pauvres élèvent leurs enfants dans de moins bonnes conditions que les parents aisés. En outre, ils sont moins à même de transmettre à leurs enfants le socle qui leur permettra de devenir de bons élèves. Selon la Délégation Interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, il existe chez les enfants de 4 ans un écart de pratique familiale du langage de 1000 heures selon les classes sociales ! Pour ne rien arranger, les familles de milieux populaires n’ont guère accès à des modes de gardes susceptibles de favoriser l’éveil des enfants. Seuls 5% des enfants de familles modestes sont gardés en crèche, et l’accès à des équipements culturels est très limité. Autant de facteurs discriminants pour les enfants, qui se répercutent tout au long de la vie, et notamment au moment de l’entrée dans la vie active. Ainsi, selon une expérimentation américaine menée dans les années 70, 47% de personnes accèdent à un emploi qualifié grâce à un accompagnement renforcé durant la petite enfance contre 27% sans cette aide.

Pour lutter contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge et donner toutes les chances aux enfants de devenir un jour de jeunes professionnels épanouis, Break Poverty Foundation agit sur un axe majeur: le soutien à la  petite enfance.

prévenir le décrochage scolaire et aider les jeunes à raccrocher !

Pourquoi 100 000 jeunes Français quittent-ils chaque année l’école sans diplôme ? Qui sont ces jeunes ? Selon le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO), il y a incontestablement un lien entre origine sociale et décrochage scolaire. Mais Christophe Sanchez souligne aussi l’importance de l’orientation scolaire des adolescents. En effet, les jeunes les moins favorisés sont souvent peu informés sur les filières possibles et ne connaissent pas les métiers. Difficile dans ces conditions de mener des études épanouissantes. C’est pourquoi, Break Poverty Foundation agit à la fois en amont du décrochage, en soutenant des dispositifs susceptibles de repérer les élèves à risques, dès l’école primaire, d’accompagner les élèves, notamment grâce à des actions de soutien scolaire, mais il s’agit aussi pour Break Poverty de remotiver les élèves, de les aider à trouver un sens à leur parcours scolaire. Parmi les actions soutenues, le projet Jeunes Envie Motivation remet des jeunes de 14 à 16 ans sur le chemin de l’école ou de la formation en les aidant à mieux comprendre leurs aspirations et en leur présentant les différentes carrières possibles en entreprise. Bilan ? La moitié des jeunes suivis sont passés de décrocheurs à raccrocheurs !

Permettre aux jeunes de décrocher un premier emploi

Qu’est-ce qui freine l’emploi des jeunes au point que dans notre pays, le chômage des moins de 25 ans atteigne 23% et jusqu’à 45% dans certains quartiers ? Pourquoi notre pays compte-t-il près de 2 millions de jeunes NEET (Not in Employment, Education or Training ) ?

Deux facteurs majeurs expliquent cette situation : conséquence principale de niveaux de formation moins élevés, les jeunes issus de familles pauvres sont plus exposés aux emplois précaires et au chômage. En outre, à diplôme égal, les jeunes issus de milieu modeste rencontrent plus de difficultés pour trouver un emploi.

Une fois encore, les jeunes d’origine modeste subissent de plein fouet leur origine sociale. C’est pourquoi Break Poverty soutient des actions menées en faveur del’insertion professionnelle des jeunes. Formations sur mesure, coaching, mentorat, partenariat avec des entreprises, des élus… Break Poverty mise sur plusieurs leviers pour permettre aux jeunes de mettre le pied à l’étrier. Bel exemple de projet pilote à Romans-sur-Isère, où une nouvelle école a vu le jour : les Plombiers du numérique. Il s’agit d’un dispositif d’insertion dans les métiers des infrastructures numériques, un secteur où les besoins sont en plein essor. Les jeunes bénéficient d’une formation de trois mois, qui outre le module technique d’apprentissage du métier de technicien fibre, comprend le passage du permis de conduire et une remise à niveau sur des compétences de base en Français et en mathématiques. Et au terme de la formation, les jeunes sont recrutés par des entreprises partenaires ! Donner une chance à tous les jeunes, c’est possible !

Si vous aussi vous pensez qu’il est possible d’offrir un avenir à tous les jeunes, agissez avec nous !

 

 

Crédit photo : Tim Gouwbwki, Unsplash.