21 Juin 2019 Les chiffres de la pauvreté dans le monde
780 millions d’êtres humains subissent encore l’extrême pauvreté selon les Nations unies. Cela fait plus de 11% de la population mondiale vivant en dessous du seuil international de pauvreté, c’est à dire avec moins d’1,90 dollar par jour. Quelles réalités se cachent derrière les chiffres ? Décryptage.
La pauvreté en chiffres
- 3,4 milliards de personnes vivent avec moins de 5,5 dollars par jour
- 1,9 milliards de personnes vivent avec moins de 3,20 dollars par jour
- 85% des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud
- L’Inde compte plus de 170 millions de pauvres, soit un quart des humains les plus pauvres de la planète
- Plus de 160 millions d’enfants risquent de ne pas sortir de l’extrême pauvreté d’ici 2030.
L’Afrique subsaharienne concentre la moitié des personnes les plus démunies
La misère a largement reculé dans le monde ces dernières années : les taux de pauvreté ont en effet diminué de moitié depuis 2000. Mais derrière cette bonne nouvelle se cachent des inégalités de plus en plus criantes : tandis que la croissance économique a largement profité aux pays d’Asie, la pauvreté s’est aggravée en Afrique. Si le taux d’extrême pauvreté y est passé de 54 % à 41 % en 25 ans, le nombre de personnes vivant avec moins d’1,90 dollar par jour a considérablement augmenté, passant de 278 à 400 millions d’Africains, en raison de la forte augmentation de la population. Ainsi, en 2015, la moitié des plus pauvres de la planète vivaient en Afrique subsaharienne.
L’instabilité de certains Etats ainsi que la multiplicité des conflits en Afrique et au Moyen-Orient ont particulièrement contribué à renforcer l’extrême pauvreté dans cette zone du globe.
Des conditions de vie déplorables
Que signifie vivre avec moins d’1,90 dollar par jour ? D’abord, la difficulté à subvenir à ses besoins essentiels : se nourrir, se loger, se vêtir. Un dénuement extrême qui revêt d’autres facettes parmi lesquelles la difficulté d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’école, à des toilettes, à l’assainissement, aux soins, ou encore à l’information.
Outre ces privations, la pauvreté est enfin synonyme d’exclusion, d’impossibilité à s’exprimer et à prendre part à la vie de la cité.
Un recul de la pauvreté de plus en plus lent
Plus d’un milliard de personnes dans le monde sont parvenues à sortir de l’extrême pauvreté ces 25 dernières années. Pourtant, la Banque mondiale s’inquiète : le rythme du recul de la misère a dangereusement ralenti ! Entre 1990 et 2013, le taux d’extrême pauvreté est passé de 36 % à 11 %. Un taux qui n’a reculé que d’un petit point depuis…
Quelles solutions pour sortir de la pauvreté dans le monde ?
Si les taux de pauvreté sont aujourd’hui inférieurs à 3 % dans près de la moitié des pays de la planète, l’objectif des Nations unies visant à réduire la part de personnes souffrant d’extrême pauvreté à moins de 3 % d’ici 2030 est loin d’être atteint. Pour Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale jusqu’à janvier 2019 : « si nous voulons mettre fin à la pauvreté d’ici 2030, il nous faut accroître massivement les investissements, en particulier dans le développement du capital humain, afin de favoriser la croissance inclusive indispensable pour aider ceux qui vivent encore dans le dénuement ».
Pour répondre à ce défi majeur, Break Poverty Foundation a défini trois axes d’action prioritaires :
Crédit photos : Ibrahim Rifath, Unsplash.