Que fait l’Etat face au déterminisme social ?

L’accès à l’éducation pour tous est l’une des missions fondamentales de l’Etat. En France, chaque enfant a la possibilité (et même l’obligation) d’aller gratuitement à l’école. L’objectif premier est que chaque jeune puisse avoir une éducation de qualité, afin de s’orienter vers une carrière professionnelle qui lui corresponde.

La France première de la classe… ou pas ?

La France demeure parmi les pays de l’OCDE où les dépenses publiques en faveur des politiques actives de l’emploi, notamment de formation – de l’ordre de 0.5% du PIB avec le PIC -, sont les plus élevées.

Alors comment se fait-il que la mobilité sociale soit au plus bas ?

Malheureusement, de nombreux chiffres alarmants démontrent le manque d’efficacité du système éducatif français quant à la mobilité sociale et ce, en dépit des nombreux plans de l’Etat pour favoriser l’éducation et l’emploi.

Ce constat se vérifie dans un premier temps à travers le succès variable des jeunes par rapport à l’obtention du baccalauréat en fonction de leur milieu social d’origine : selon le ministère de l’Enseignement Supérieur, 59% des jeunes issus de milieux modestes réussissent le baccalauréat, contre 87% pour les milieux plus favorisés. Le diplôme étant le premier facteur déterminant pour envisager une carrière professionnelle, il en découle évidemment des disparités dans l’emploi : 30,7% des jeunes qui habitent dans les QPV (Quartiers Prioritaires des Villes) sont au chômage, quartiers dans lesquels le taux de chômage est de 22,5% contre 8,4% dans le reste de la France.

Dresser un tel bilan permet de bien comprendre l’importance pour l’Etat de continuer de mettre en place des politiques actives afin de remédier à ces inégalités.

Quelles sont donc ces politiques publiques ?

L’investissement massif du gouvernement dans les politiques de l’emploi et de la formation se fait à toutes les étapes de la scolarité des jeunes.

Ainsi, dès le plus jeune âge, le gouvernement prend des engagements pour réduire les tailles des classes dans les quartiers défavorisés, ce qui permet un accompagnement plus personnalisé à chaque enfant.

Des mesures sont également prises pour accompagner les jeunes jusqu’à  l’obtention de leur premier emploi. La création du Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et à l’Autonomie (PACEA) dans les missions locales et la généralisation de la « garantie jeune » ont renforcé le rôle d’accompagnement des 440 missions locales auprès des jeunes les moins qualifiés.

Voici quelques exemples des actions entreprises par l’Etat :

PACEA

Le PACEA, permet aux jeunes d’établir un projet professionnel ou de formation et de suivre des phases d’accompagnement successives afin d’atteindre de suivre un parcours les menant à leurs objectifs.

Réforme de l'alternance

Depuis 2018, les contrats d’apprentissage sont accessibles jusqu’à l’âge de 30 ans sur tout le territoire français. La rémunération des apprentis a également connu une légère hausse d’une trentaine d’euros pour les moins de 21 ans (voir les détails pour les plus de 21 ans ici). Le but est de favoriser un cursus qui permet de professionnaliser les jeunes durant leur formation afin qu’ils vivent une insertion professionnelle dans de bonnes conditions.

La ``Garantie Jeune``

La « Garantie Jeune », en partie financée par les crédits européens, comprend la remise à niveau, un accompagnement renforcé, ainsi qu’une garantie (conditionnelle) de revenus pour les moins de 25 ans.

Le PIC

Le « Plan d’investissement dans les compétences » (PIC) consacre 15 milliards d’euros supplémentaires entre 2018 et 2022 à améliorer l’accès à des formations longues et qualifiantes et à un accompagnement personnalisé. La mise en place de ce plan s’appuie sur des engagements régionaux, et permet de donner les clés de la réussite à travers la transformation des compétences.

Ces exemples démontrent la volonté de l’Etat de renforcer son système éducatif pour une société plus juste et plus égalitaire. Néanmoins, ces mesures ne peuvent suffire à inverser la tendance du déterminisme social en France.

Le progrès, ensemble !

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, déclarait récemment : « l’Etat n’a pas le monopole de l’intérêt général ». C’est pourquoi, Break Poverty se positionne en bâtisseur de solutions pour répondre à cette problématique d’intérêt général.

De la même manière que les politiques menées par le gouvernement, nous pensons que l’accompagnement des jeunes en difficulté doit s’effectuer dès leur naissance jusqu’à leur arrivée dans le monde professionnel, d’où nos trois domaines d’interventions : le soutien à la petite enfance, la lutte contre le décrochage scolaire et l’accompagnement à l’insertion professionnelle.

Nous avons la profonde conviction quela mobilisation générale de tous les acteurs (les collectivités, les entreprises, les associations, les particuliers…) est nécessaire pour combattre de manière efficace les inégalités.

C’est ce à quoi s’engage Break Poverty à travers ses différents projets, afin que les enfants pauvres ne deviennent pas systématiquement des adultes pauvres.