Déploiement de la Dotation d’Action Territoriale (DAT) en région Hauts-de-France : état des lieux et résultats

Le 15 septembre 2021, Break Poverty recueillait les témoignages des acteurs engagés dans la Dotation d’Action Territoriale (DAT) en région Hauts-de-France, lors d’une visio-conférence qui a réuni près d’une centaine de personnes.
A cette occasion, pouvoirs publics, associations et représentants d’entreprises ont pris la parole et partagé leur retour d’expérience sur leur engagement dans le dispositif.

La DAT dans les Hauts-De-France, un levier innovant de lutte contre la pauvreté

En introduction, Valérie Daher, Directrice de Break Poverty Foundation, a souligné l’importance de rapprocher le monde de la jeunesse défavorisée et le monde de l’entreprise, trop éloignés à ce jour. « Ensemble, nous devons leur donner une chance de sortir de la précarité ».

La Dotation d’Action Territoriale (DAT), comprendre le dispositif en 2 minutes.

Soutenue par la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, la DAT s’adresse à tous les territoires qui partagent cette ambition.
Rodolphe Dumoulin, Commissaire à la Lutte contre la Pauvreté en Hauts-de-France le confirme : « Personne n’a intérêt à laisser la pauvreté des jeunes se développer sur son territoire. […] La DAT est le levier privilégié pour lutter contre la pauvreté au niveau national comme au niveau local, […] pour porter une stratégie commune à l’échelle du territoire. »
Il a également appelé à une mobilisation collective. « Vous pouvez compter sur mon soutien le plus franc, le plus total pour accompagner la démarche. Je compte vraiment sur les territoires ; […] on doit unir nos moyens parce que c’est notre intérêt. »

En région Hauts-de-France, la DAT se déploie déjà sur de nombreuses villes volontaires, avec un objectif de 10 DAT d’ici fin 2021.
Au-delà du territoire pionnier de Béthune,    5 autres collectivités sont à ce jour engagées dans la région.

La Dotation d’Action Territoriale (DAT) : déploiement et résultats dans les Hauts-de-France.

En effet, les trois agglomérations de la Baie de Somme, Amiens Métropole et du Pays du Coquelicot ont lancé des DAT portées par le Conseil Départemental de la Somme. On compte aussi les villes de Cambrai dans le Nord et Calais dans le Pas-de-Calais.

Des résultats concluants et des territoires convaincus

La DAT affiche déjà des résultats très concluants sur le terrain. On compte en moyenne
30000€ par an collectés pour chaque association soutenue dans le cadre de la DAT, auprès de 3 à 4 partenaires privés du territoire.
Aussi, rappelons que 71% de ces dons proviennent de TPE, PME ou ETI locales (contre 46% en moyenne pour ce type d’entreprises au niveau national).
Consultez les résultats complets de l’évaluation d’impact de la DAT.

« L’essayer, c’est l’adopter : la DAT, c’est gagnant pour tout le monde ! », affirme Hakim Elazouzi, Adjoint au Maire en charge de la cohésion sociale à Béthune.

Depuis septembre 2019, à Béthune, les entreprises locales ont choisi de soutenir financièrement le développement sur trois ans de 5 projets associatifs à fort impact sur la jeunesse. Grâce à la DAT, 260 nouveaux bénéficiaires ont ainsi pu être accompagnés par les associations en 2020-2021.
Retrouvez les témoignages des partenaires de la DAT à Béthune. 

David Rauscent, Directeur de projet attractivité – mécénat et référent des trois DAT implantées dans la Somme, se réjouit lui aussi du rôle fédérateur du Département dans cette dynamique territoriale. « Nous sommes en train de créer une alliance collective avec les entreprises, pour réellement changer la donne.»

La Dotation d’Action Territoriale (DAT) vue par nos partenaires dans les Hauts-de-France.

Le dispositif en est actuellement à sa deuxième phase, celle de la sélection des projets associatifs, et s’apprête à lancer un Appel à Manifestation d’Intérêt. « Nous avons préconisé de porter nos recherches sur des projets œuvrant sur le soutien à la parentalité, des actions de prévention des exclusions scolaires, […], de découverte du monde de l’entreprise, […] et des dispositifs développant la mobilité des jeunes. »

Mathilde ROY, Adjointe en charge du Pacte pour le Bien Vivre et à l’Accessibilité à la Mairie d’Amiens a présenté sur la situation de la jeunesse sur son territoire. Elle a en outre insisté sur les dispositifs menés par la Ville et la plus-value de la DAT pour amplifier les actions existantes.

Un réseau de territoires engagés pour la jeunesse

Grégoire Guillard, Délégué Régional Break Poverty en Hauts-de-France, a rappelé que toute structure légitime pour créer une passerelle entre le monde associatif et les entreprises peut porter une DAT. Les collectivités, clubs d’entreprises, incubateurs, acteurs de l’ESS, acteurs de la philanthropie etc. peuvent tous être porteurs du dispositif.

Break Poverty forme et accompagne gracieusement ce porteur de DAT (une ressource à mi-temps dédiée au projet) sur toutes les étapes, en adaptant les outils au contexte local et aux attentes du territoire.

Pour soutenir le déploiement et l’impact de la DAT, Break Poverty se rapproche également des réseaux d’entreprises. Sur cette région, on peut citer par exemple le soutien du MEDEF Hauts-de-France, mais aussi des partenariats innovants : le Club des Fondations d’entreprise du Réseau Alliances ou le dispositif Call&Care.

Guy Drobinoha, Responsable Régional Emploi et Formation du MEDEF Hauts-de-France, a ensuite expliqué que la DAT apporte vraiment une solution aux enjeux des entreprises dans les territoires. Le dispositif recrée le lien avec la jeunesse. « C’est bien dans les territoires que se posent les problèmes, c’est bien là qu’on va y trouver les solutions. […] Avec la DAT, l’entreprise s’inscrit dans la vie de son territoire. »

Bruno Lajara, Directeur de l’Envol à Béthune, a pu enfin témoigner de l’impact de la DAT sur l’activité de son association depuis maintenant un an. « La DAT nous a permis de faire du lien avec le tissu local et avec le monde de l’entreprise. » La société WeeeMetallica a ainsi recruté en alternance un des jeunes du programme de l’Envol.
La DAT contribue également à la professionnalisation des acteurs associatifs. Le Directeur de l’association l’Envol déclare également que « La DAT (nous) a aussi aidés à augmenter notre capacité à mieux accompagner et à améliorer le suivi des impacts globaux qu’on peut avoir auprès de nos publics. »

Enfin, Valérie Daher a conclu qu’il était urgent d’agir pour ne pas sacrifier une nouvelle génération. Break Poverty lance dès cet automne une nouvelle promotion de territoires porteurs partout en France.

C’est l’occasion pour les collectivités et structures intéressées de rejoindre dès maintenant ce réseau de territoires engagés pour la jeunesse !

 

Si vous partagez cette ambition et souhaitez agir pour les jeunes de votre territoire, contactez-nous. Pour en savoir plus, consultez le site de la Dotation d’Action Territoriale.

 

Crédit photo : Taylor Wilcox, Unsplash.