Les liens entre le décrochage scolaire et la pauvreté

Les liens sont réciproques : la pauvreté augmente le risque de décrochage scolaire et le décrochage engendre des difficultés d’accès à l’emploi, qui exposent davantage à la pauvreté. C’est toute la logique du déterminisme social, si difficile à briser en France.

Pourquoi la pauvreté augmente-elle le risque de décrochage scolaire ?

Parmi l’ensemble des décrocheurs scolaires, plus de 40% sont enfants d’ouvriers contre 4% d’enfants de cadres. Le risque de décrochage est donc plus élevé pour les jeunes issus de milieux populaires que pour ceux issus de milieux favorisés. En effet, les familles les plus pauvres sont davantage concernées par la monoparentalité, un faible niveau de diplôme, une méfiance vis-à-vis du système scolaire, l’absence d’espace de travail au domicile… Autant de facteurs qui compliquent la réussite scolaire et le suivi de l’enfant par les parents. Les personnes nées pauvres ont ainsi 3 fois plus de risque de sortir du système scolaire sans avoir obtenu un diplôme.

Pourquoi le décrochage scolaire augmente-il le risque de pauvreté ?

Le décrochage scolaire est un des facteurs les plus importants de risque de chômage : les jeunes qui ont décroché ont deux fois plus de risque d’être au chômage que ceux qui sont sortis avec un diplôme de niveau CAP ou Baccalauréat.

En outre, pour ceux qui parviennent à trouver un emploi il est en général associé à un niveau élevé de précarité : si la moitié des BAC+5 débute par un contrat précaire (CDD, intérim, etc.), ce chiffre s’élève à près de 90% pour les décrocheurs scolaires. Par conséquent, chômage ou emplois précaire conduisent à des niveaux de revenus faibles synonyme de risque accrus de pauvreté.

Comment briser le cercle vicieux de la pauvreté chez les décrocheurs ?

Pauvreté et décrochage scolaire se renforcent mutuellement et créent un cercle vicieux dont le jeune sans diplôme peine à sortir. Pour espérer y mettre fin, il est important de renforcer les mesures de prise en charge des décrocheurs : repérage systématique, suivi individualisé, augmentation des solutions de retour en formation ou dans l’emploi, valorisation des compétences non-scolaires acquises par l’individu. Les mesures de prévention du décrochage doivent aussi être renforcées pour les jeunes considérés à risque : orientation adaptée, implication des parents dans le parcours du jeune, soutien scolaire renforcé, orientation vers des dispositifs relais.

 

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