Familles monoparentales : profil et difficultés rencontrées

En France, le taux de privation matérielle et sociale est de 13,6 %, un chiffre relativement élevé selon l’INSEE[1]. Cependant, ce risque ne touche pas tout le monde de la même manière. Les familles monoparentales, de plus en plus nombreuses et souvent en difficulté financière, en souffrent particulièrement.

Une réalité croissante : un nouveau profil familial 

Selon l’INSEE, une famille monoparentale est constituée d’un parent isolé et d’un ou plusieurs enfants. Ce modèle a connu une augmentation significative au cours des dernières décennies, en grande partie dû à l’évolution des structures familiales, aux divorces plus fréquents et aux naissances hors mariage. Nous sommes ainsi passés de 9 % de familles monoparentales au début des années 1970, à près de 25 % aujourd’hui parmi les familles avec enfants.

Pourquoi les familles monoparentales sont-elles particulièrement vulnérables ?

Ce type de famille rencontre souvent plusieurs difficultés cumulatives :

  • Ressources financières limitées : Les familles monoparentales dépendent souvent d’un seul revenu, généralement insuffisant. De plus, ces profils sont deux fois plus touchés par le chômage et travaillent souvent à temps partiel. Cela créée une dépendance accrue aux aides sociales, pourtant trop faibles pour compenser cette situation de précarité. 57 % des familles monoparentales touchent des allocations logement et 23 % le RSA, contre 26 % et 8 % pour les autres ménages.
  • Pensions alimentaires incertaines : Beaucoup de familles dépendent des pensions alimentaires. Pourtant, environ 30 % de celles-ci ne sont pas versées, ce qui représente en moyenne 190 € par mois de manque à gagner.
  • Charge parentale élevée : Avec un seul parent, la gestion des enfants devient plus difficile, augmentant le risque d’épuisement. Par exemple, un foyer monoparental a seulement trois jours de congé pour s’occuper d’un enfant malade, contre six pour un couple – les parents pouvant se répartir la charge.
  • Logement inadapté : 37 % des familles monoparentales vivent dans des logements sociaux souvent trop petits, ce qui limite leur intimité.
  • Accès restreint aux services : Les services de garde d’enfants, d’aides au logement et de soutien psychologique sont souvent difficiles à obtenir, aggravant les défis rencontrés.
Un risque de pauvreté particulièrement accru

En 2023, 28,8 % des membres de familles monoparentales vivaient en situation de privation matérielle ou sociale, un chiffre en hausse, contre 15 % pour les personnes seules. Près de quatre familles monoparentales sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté, malgré les aides disponibles, quand le taux moyen est, là encore, d’environ 14%.

Il est aussi à noter que dans 82 % des cas, c’est la mère qui élève seule ses enfants. La pauvreté touche généralement moins les familles monoparentales où les pères sont présents car ils ont un emploi stable et sont propriétaires de leur logement.

Lors de la conférence « Monoparentalité : les “mères des batailles” », Colombe Brossel, Rapporteure de la mission du Sénat sur la monoparentalité, a souligné que ces difficultés nécessitent une approche globale pour mieux répondre aux besoins des parents isolés.

Notre action face à ce constat 

En somme, bien que les familles monoparentales fassent preuve d’une résilience admirable face aux défis de la vie moderne, il est crucial de leur apporter un soutien significatif. Ces parents ressentent souvent le besoin d’accompagnement dans leur rôle parental, surtout lorsqu’ils sont seuls à gérer leur quotidien.

Break Poverty accompagne les mères de jeunes enfants dans le besoin à travers le programme Pacte pour les Premiers Pas, tout en apportant un soutien envers les jeunes en situation de précarité à travers du mentorat.

[1] Pour rappel, le taux de privation matérielle et sociale correspond à la part de personnes qui ne peuvent pas couvrir les dépenses essentielles pour vivre décemment. Beaucoup de Français, par exemple, rapportent ne pas pouvoir chauffer correctement leur logement ou acheter des vêtements neufs. Ce problème touche principalement les familles monoparentales, soit 2 millions de foyers en 2020 selon l’INSEE.

Sources :

  • DREES, 2021, Familles monoparentales : un sentiment de vulnérabilité et une attente forte de soutien à la parentalité.
  • INSEE, 2020, Définition de famille monoparentale. 

Crédit photo: ©unsplash/Jordan Whitt