Retour d’expérience sur la Dotation d’Action Territoriale (DAT) de Romans-sur-Isère

Le 25 février 2021, une rencontre par visioconférence avec les acteurs engagés dans la DAT de Romans-sur-Isère a permis à des territoires envisageant cette même démarche de poser toutes leurs questions sur la DAT. Ce dispositif d’alliance contre la pauvreté des jeunes réunit collectivité, entreprises et associations sur un même territoire, pour changer d’échelle dans ce combat.

A cette occasion, Gilles Monteil, Directeur Administratif et Financier de Refresco, et Alice Tabard, Responsable territoriale de l’association Proxité, ont pu témoigner de leur engagement dans la DAT de Romans-sur-Isère, et Karen Hernandez, technicienne chargée du déploiement de la DAT, a pu répondre aux questions concernant la collectivité.


Travailler sur les causes de la pauvreté pour prévenir le déterminisme social des jeunes

Denis Metzger, fondateur de la Fondation Break Poverty a commencé par rappeler que ce sont les jeunes les plus touchés par la pauvreté et qu’il est nécessaire d’agir rapidement en faveur de cette jeunesse défavorisée pour assurer leur insertion dans la vie professionnelle : « Un jeune qui sort sans bac a de grandes chances de rester sans emploi et sans formation (NEET) ».

L’action de la Fondation repose sur deux convictions : l’entreprise a un rôle à jouer car la lutte contre la pauvreté exige la mobilisation d’acteurs et de ressources qui vont au-delà du seul secteur public, et la solution doit être territorialisée car c’est à cette échelle que les alliances peuvent au mieux répondre aux problématiques locales de pauvreté. Pour cela, elle a créé la Dotation d’Action Territoriale, « une méthode simple et efficace pour faciliter l’engagement des entreprises en faveur de la jeunesse sur leur territoire », et qui a notamment déjà fait ses preuves à Romans-sur-Isère, où six projets associatifs sont soutenus par les entreprises locales.

La ville de Romans-sur-Isère a particulièrement apprécié le caractère innovant du dispositif qui permet de développer la solidarité des entreprises envers la jeunesse. « Aujourd’hui, c’est plus de 850 bénéficiaires qui ont été accompagnés […] et au regard des enquêtes c’est plus de 85% de satisfaction, c’est-à-dire d’évolutions positives pour ces jeunes » témoigne Marie-Hélène Thoraval, Maire de Romans-sur-Isère (retrouvez l’intégralité de son intervention ici) . Des projets répondant aux problématiques identifiées lors du diagnostic territorial ont été proposés aux entreprises locales pour soutenir les jeunes du territoire. Six associations ont ainsi pu être financées dans leur changement d’échelle.

Gilles Monteil, Directeur Administratif et Financier de Refresco, a choisi de s’engager dans la DAT de Romans-sur-Isère dès le début. Il a été séduit par « le package apporté par Break Poverty et le dynamisme de la mairie pour fédérer l’ensemble des acteurs autour de ce projet-là ».

Ce qui l’a convaincu, c’est l’ambition du projet partagé, ainsi que la « démarche analytique, objective, avec des solutions proposées pour être très concrètement acteurs sur un territoire, ensemble ».

Interrogé sur le contexte actuel et l’impact de la crise du Covid, Gilles Monteil a assuré qu’« il n’y a pas de lien avec la crise sanitaire, c’est un engagement long terme », et « ce qui reste solide dans ce projet pour nous, c’est d’être engagé mais pas d’être engagé seuls. (…) Le rôle de la mairie est extrêmement important dans cette coordination, (…) on est ensemble avec les associations et la municipalité pour agir ».

Retour sur la visioconférence

Du côté des associations, Alice Tabard de Proxité a vanté l’intégration dans la DAT qui « permet d’avoir un lien avec les autres acteurs associatifs, de connaître notre complémentarité pour mieux répondre aux besoins des jeunes et se compléter dans nos actions ». Elle a aussi souligné le lien fort créé avec les salariés des entreprises qui soutiennent Proxité, via la DAT, et montré l’importance de cette collaboration pour les jeunes : « ça peut sauver une année scolaire ».

Tous les territoires qui partagent notre ambition et souhaitent mobiliser leurs entreprises locales sont appelés à nous rejoindre. Soutenu par la Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté, Break Poverty propose en effet aux territoires de s’approprier le dispositif en les accompagnant tout au long de la démarche et en leur mettant à disposition tous les outils développés pour faciliter le déploiement.

« Je forme et j’accompagne, gracieusement dans le cadre de notre mission sociale, toutes les structures telles que les mairies, les conseils départementaux, les clubs d’entreprises, les incubateurs qui souhaitent s’emparer du dispositif dans la région » explique Maïlys Feron, Déléguée Régionale Break Poverty basée à Lyon.

 

 

 

Crédit photo : l’équipe de Break Poverty