Break Poverty Foundation dévoile son nouveau rapport sur la voie professionnelle : 1 jeune sur 4 en grande difficulté d’insertion

Une étude menée à l’initiative de 9 fondations pour mettre un coup de projecteur sur la voie professionnelle

Réalisée à l’initiative de neuf fondations engagées pour l’égalité des chances – la Fondation AlphaOmega, la Fondation BNP Paribas, la Fondation groupe EDF, la Fondation KPMG, la Fondation Groupe RATP, la Fondation Schneider Electric, la Fondation TotalEnergies, la Fondation d’entreprise VINCI pour la Cité et Break Poverty Foundation –, l’étude « Les décrochés de la voie professionnelle : comprendre et agir » vise à apporter des réponses adaptées aux besoins des jeunes en grande difficulté dans la voie professionnelle.

En effet, la voie professionnelle concentre aujourd’hui une part importante des inégalités scolaires et sociales en France, alors même qu’elle occupe une place majeure dans notre système scolaire : près d’un tiers des élèves s’y orientent à l’issue de la 3ᵉ pour préparer un Bac Pro ou un CAP. Bien qu’elle soit destinée à préparer la majorité des élèves à une insertion rapide, cette voie est marquée par un échec important : un quart des jeunes issus de cette voie ne parvient pas à s’insérer durablement dans l’emploi, soit 180 000 jeunes sur 700 000 en voie professionnelle.

L’étude se concentre précisément sur ces jeunes les plus en difficulté, ceux qui, après leur passage dans la voie professionnelle, rencontrent de grandes difficultés d’insertion : les « décrochés » de la voie professionnelle. Ces échecs ont des conséquences profondes pour l’ensemble de la société, car ces « décrochés » représentent à eux seuls près des deux tiers des 500 000 jeunes durablement éloignés de l’emploi.

Face à ce constat, il est nécessaire d’agir. L’étude propose des solutions concrètes pour réduire de moitié le nombre d’élèves en situation d’échec dans cette voie, appelant à la mobilisation conjointe des associations, des pouvoirs publics et des entreprises les soutenir et éviter qu’ils ne deviennent les exclus de demain.

Comment expliquer les échecs en voie professionnelle ?

Tout d’abord, ces jeunes entrent massivement dans cette voie avec un niveau scolaire très fragile : un quart d’entre eux ne maîtrisent pas la lecture à l’entrée en seconde.

Face à ces besoins, la réponse de la politique publique est (trop) limitée : les moyens dédiés par l’Education nationale par jeune y sont seulement 15% plus élevés qu’au sein de la voie générale pour 6 fois plus d’élèves en difficulté ! Un constat similaire se dresse lorsqu’on se penche sur le tissu associatif : les associations agissant dans le champ de l’égalité des chances interviennent peu auprès des jeunes de la voie professionnelle. Par exemple, les jeunes de la voie professionnelle ne représentent que 3% des 160 000 jeunes mentorés dans le cadre du plan 1 Jeune 1 Mentor.

Un travail riche de 9 mois pour parvenir à des recommandations concrètes

Pour réaliser cette étude, Break Poverty a travaillé en plusieurs temps pour d’abord comprendre la situation des jeunes en échec dans la voie professionnelle puis recenser les solutions qui leur sont proposées, qu’elles soient publiques ou associatives.

  1. Grâce à un travail particulièrement rigoureux, l’ouvrage propose d’abord une analyse approfondie du profil de ces jeunes, de leur parcours et des difficultés qu’ils rencontrent. Cette analyse s’appuie sur une revue de littérature des principaux rapports publiés sur le sujet, ainsi que sur de nombreux échanges menés avec une trentaine de chercheurs reconnus, une douzaine d’élèves de Bac Pro et de CAP, et plusieurs représentants institutionnels de la voie professionnelle.
  2. L’étude inclut également une évaluation détaillée des politiques publiques mises en œuvre par l’Éducation nationale, à travers une analyse approfondie des dispositifs de lutte contre le décrochage et d’accompagnement vers l’insertion.
  3. Un état des lieux du paysage associatif engagé auprès des jeunes de la voie professionnelle complète ce travail, nourri par de multiples rencontres avec des acteurs de terrain.
  4. Enfin, l’étude se conclut sur une feuille de route ambitieuse visant à réduire de 40 à 50 % les échecs dans cette voie : cinq axes de recommandation y sont proposés couvrant l’ensemble du parcours d’un jeune de la voie professionnelle, de son entrée dans cette voie à sa sortie. Ce plan d’action chiffré et financièrement viable doit permettre à l’ensemble des acteurs privés et publics de s’engager en faveur de la réussite de ces jeunes.

+ de 50 travaux de recherche universitaire analysés

+ 80 entretiens réalisés 

+ Benchmark des expériences étrangères 

+ 5 recommandations pour changer la donne

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Crédit photo : Istock