Réduction des inégalités sociales devant l’école : un goût d’inachevé

Lorsque l’on imagine un jeune aujourd’hui, nous l’imaginons souvent étudiant. En cause, l’ouverture massive de l’enseignement supérieur qui s’est traduite par l’augmentation significative du taux de scolarité.

L’ouverture de voies professionnelles et technologiques a notamment participé à cet essor, permettant à de nombreux jeunes d’avoir un accès à l’éducation et d’acquérir des qualifications spécifiques.

Or, même si les inégalités ont eu tendance à décroître au cours du siècle dernier, elles sont reparties à la hausse depuis les années 1980, indépendamment de l’augmentation du nombre de diplômés.  

Alors pourquoi l’ouverture de l’enseignement supérieur au plus grand nombre n’a-t-elle pas permis (ou ne permet plus) de réduire les inégalités sociales ?

Une orientation différente en fonction de l’origine sociale

Si le baccalauréat s’est nettement démocratisé, c’est tout de même légèrement moins le cas pour l’accès aux études supérieures. Effectivement, les enfants d’ouvriers représentent 12 % de l’ensemble des étudiants, alors que les ouvriers représentent 21 % de la population active. De l’autre côté, les enfants de cadres supérieurs représentent 34 % des étudiants, alors que leurs parents forment seulement 18 % des actifs. Or, les inégalités sociales persistent en grande partie par le biais du clivage puissant entre les diplômés du supérieur et ceux qui ne le sont pas. En effet, les diplômés peuvent rencontrer des difficultés au moment de s’insérer professionnellement, mais ceux qui ne le sont pas sont promis à une trajectoire difficile, avec notamment un enchaînement d’emplois précaires.

Dans une étude parue en 2006, Van de Werfhorst et Luijkx, chercheurs néerlandais, valident empiriquement l’hypothèse selon laquelle les différences sociales persistent, voire se renforcent dans les choix de domaines d’études. Alors, même si les enfants issus de milieux défavorisés ont un accès facilité à l’école publique, leurs trajectoires sont fortement influencées par le déterminisme social dont ils sont victimes : ils sont donc nombreux à être plus ou moins naturellement orientés vers des voies professionnelles (et CAP).

Comment affiner l’orientation des jeunes et réduire les inégalités sociales devant l’école ?

En France, le niveau de diplômes est le premier facteur déterminant dans l’accès à une carrière professionnelle. Par conséquent, il influe sur la situation socioprofessionnelle d’un individu, c’est-à-dire sur son niveau de revenus et donc bien souvent son statut social. Il convient de continuer de chercher des solutions innovantes pour lutter contre ce déterminisme social.

Chez Break Poverty, nous bâtissons ces solutions ! Nous mettons en place des solutions innovantes et à long terme en faveur des jeunes défavorisés pour éradiquer durablement la pauvreté en France. Par exemple, avec le dispositif Proxité à Béthune, nous mettons en place un parrainage entre des salariés d’entreprises et des jeunes en difficulté. L’objectif est de proposer un accompagnement aux jeunes dans leur parcours scolaire et leur insertion professionnelle. Break Poverty est également acteur de la lutte contre l’auto-censure, à travers le dispositif mis en œuvre avec Brio à Nantes qui permet à des étudiants de grandes écoles de réaliser des tutorats avec des lycéens de QPV pour les aider à déployer tout leur potentiel.

C’est ainsi que nous nous engageons à combattre la pauvreté.

Pour que pauvreté ne rime pas avec fatalité.

Crédit Photo : Annie Spratt