Qu’est-ce que le mentorat ?

Le mentorat est une relation d’accompagnement entre un adulte bénévole et un jeune, fondée sur la confiance, l’écoute et la régularité. Pendant au minimum six mois, le mentor, encadré par une structure professionnelle (souvent une association), aide le jeune à avancer vers les objectifs qu’il s’est fixés, que ce soit pour ses études, son orientation, son insertion professionnelle ou son développement personnel.

 

Quels sont les impacts du mentorat sur les jeunes ?
  • Une meilleure implication scolaire : 56% des jeunes estiment qu’ils auraient décroché de l’école. Les jeunes accompagnés sont plus engagés et obtiennent de meilleurs résultats.
  • Des liens sociaux renforcés : 93% des mentors estiment que le mentorat a contribué à réduire le sentiment d’isolement des jeunes qu’ils accompagnent.
  • Une confiance en soi plus forte : 85% des jeunes ont repris confiance en eux grâce au mentorat.

Prévention en santé

  • Suivi médical des enfants de 0 à 6 ans (consultations, bilans de santé, vaccinations),
  • Accompagnement des femmes enceintes (entretiens prénataux, consultations médicales, suivi psychologique),
  • Visites à domicile par des sage-femmes ou infirmières puéricultrices.

Encadrement des modes d’accueil

  • Autorisation, contrôle et accompagnement des crèches, haltes-garderies, assistantes maternelles, etc.,
  • Veille à la qualité d’accueil et de sécurité dans les établissements de la petite enfance.

Protection de l’enfance

  • Participe au repérage des situations à risque (maltraitance, grande précarité),
  • Travaille en lien étroit avec l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) pour proposer des mesures de soutien ou de protection,
  • Peut être sollicitée dans le cadre d’évaluations sociales ou éducatives.
« J’avais toujours des doutes parce que vu que je suis placée, j’ai toujours un peu peur de pas y arriver, mais je suis un peu plus rassurée. […] mon mentor m’a apporté de l’assurance. » – Une mentorée

 

Quelles formes peut prendre le mentorat aujourd’hui ?
  • En présentiel : Le mentor et le jeune peuvent se rencontrer dans une antenne de mentorat, dans le lieu de vie du jeune ou lors de sorties socio-culturelles.
    • Avantages : Cette forme favorise la création de liens plus forts et réguliers, , offre la possibilité de réaliser des activités ensemble et permet au jeune de sortir de son cadre habituel.
  • En distanciel : Le mentorat peut se faire par visioconférence ou téléphone, à partir des lieux de vie respectifs du jeune et de son mentor.
    • Avantages : Cette option offre une plus grande flexibilité et s’adapte aux emplois du temps et imprévus de chacun. Elle permet une mise en place rapide du mentorat, même en cas d’éloignement géographique. C’est pour favoriser la mise en place de mentorats à distance que Break Poverty favorise l’équipement numérique des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance.

 

Est-ce que tout le monde peut devenir mentor ?

Les mentors sont des bénévoles issus de milieux variés : actifs, retraités, étudiants, qui souhaitent apporter leur aide et être utiles à un jeune. Les associations recrutent, forment les mentors et assurent un suivi régulier des binômes, souvent réalisé par des salariés chargés de mentorat, pour s’assurer que le mentorat se déroule bien et mettre des solutions en place si cela n’est pas le cas. Les mentors apportent un soutien basé sur une relation de confiance et de partage.

 

Pourquoi cibler les jeunes de l’ASE ?

Les jeunes de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) sont des mineurs ou jeunes majeurs jusqu’à 21 ans accompagnés par les services départementaux en raison de situations de danger ou de risque pour leur bien-être. En 2023, environ 396 900 jeunes étaient concernés : 56 % étaient placés (en familles d’accueil ou en établissements principalement), et 44 % bénéficiaient d’un suivi à domicile.

 

Ces jeunes sont les plus exposés aux ruptures. Ils cumulent de multiples fragilités : instabilité des parcours, difficultés scolaires, d’insertion, manque de repères, faible confiance en soi, faible réseau de soutien. Le mentorat agit comme un véritable levier de transformation pour eux :

  • 95 % affirment que le mentorat a renforcé leur envie de réussir à l’école.
  • 82 % déclarent avoir retrouvé confiance en eux.
  • 40 % disent que le mentorat les a aidés à mettre fin à des conduites nocives.

Depuis la loi Taquet de 2022, le mentorat est un droit reconnu pour les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance. Il doit leur être systématiquement proposé dès 11 ans. Cette loi reconnaît le mentorat comme un outil essentiel de prévention des ruptures et de construction d’un avenir durable.

 

Quels acteurs sont impliqués dans le déploiement du mentorat ?
  • Les associations de mentorat : Elles forment, accompagnent et suivent les binômes. Présentes sur le terrain, elles assurent la qualité et la continuité de la relation entre le jeune et son mentor.
  • Les professionnels de terrain : Établissements scolaires, éducateurs ou structures sociales jouent un rôle clé de repérage et de relais auprès des jeunes.
  • Les Départements : En charge de la protection de l’enfance, ils identifient les jeunes concernés, orientent vers les structures adaptées et cofinancent les accompagnements.
  • L’Etat : Il a inscrit dans la loi le droit au mentorat pour les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance, et soutient son développement à travers des dispositifs nationaux comme 1jeune1mentor.
  • Les mécènes privés : Entreprises, fondations ou particuliers soutiennent financièrement les associations, permettant à davantage de jeunes d’accéder au mentorat.

Break Poverty s’engage pour soutenir ces jeunes par le biais de l’Alliance Mentorat ASE, avec une ambition forte : faire du droit au mentorat un droit effectif pour les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance. Pour cela, elle fédère associations, départements et mécènes autour d’un objectif commun : accompagner 7 200 jeunes d’ici 2028.

 

Sources:

Break Poverty, Koreis (2023) Rapport d’évaluation d’impact du programme Réussite Connectée

Koreis, LEPPI (2025), « Recherche-action : développer le mentorat des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance »