06 Juil 2020 Article – Le Dauphiné : Mention très bien pour la Digitale Académie
Le Dauphiné Libéré publie un article dithyrambique sur la Digitale Académie. Dès 2018, Break Poverty accompagnait l’arrivée de cette université à distance à Romans-sur-Isère. Un article de Floriane Lionnet.
BTS en communication, informatique, environnement, licence en gestion, préparation au concours d’éducateur spécialisé… Qui aurait cru qu’on pouvait suivre toutes ces formations à Romans ?
À la Digitale Académie, presque tout est possible. « L’objectif est d’ouvrir un maximum de portes », rappelle Sarah Villani, la coordinatrice de cette structure ouverte en septembre 2019. Car grâce à la formation à distance (dispensée par des organismes comme le Cned ou la Fied), la barrière de l’éloignement géographique – avec ce que cela implique en termes relationnels et financiers – tombe. Mais pas seulement. « Il a beaucoup d’autocensure : ce sont des jeunes qui ne se sentent pas capables, ou qui choisissent la facilité, constate Sarah Villani. Et il y a une grosse méconnaissance de la diversité des formations. » Sans oublier la pression familiale. En pratiquant la « pédagogie active », c’est-à-dire en écoutant, reformulant et précisant les souhaits du jeune, la coordinatrice aide dans un premier temps chaque étudiant à construire son projet scolaire et professionnel.
19 jeunes accompagnés toute l’année scolaire.
C’est ainsi que, pour cette première année, 19 jeunes ont été accompagnés dans le suivi de leur formation à distance, avec des temps de présence dans les locaux de la rue Mathieu-de-la-Drôme déterminés, mais aussi des entretiens individuels réguliers, des ateliers collectifs… Pour ces derniers, le réseau de l’université populaire Accés, l’association qui porte la structure, a été précieux. Mais aussi les partenariats tissés avec l’extérieur. Anglais, thèmes d’actualité, identification de ses compétences… « Nous listions des sujets possibles ensemble puis Sarah cherchait des intervenants et nous les proposait », explique Chaimaa El Mouhtadi, étudiante à la Digitale Académie. « Nous voulons faire de l’étudiant un acteur de sa démarche, qu’il construise son propre rapport à l’enseignement, nous n’avons qu’un rôle de facilitateur », précise Sarah Villani.
« Aucun n’a abandonné les études »
De quoi redonner le goût de l’apprentissage. « Certains étaient en totale rupture avec le système traditionnel, ils avaient une véritable angoisse de l’échec, et du professeur », indique Sarah Villani. La Digitale Académie leur a redonné confiance. « Aucun n’a abandonné les études », souligne Monique Merle, l’une des administratrices d’Accés. « On avait 100 % de présence avant le confinement », confirme Sarah Villani. Et l’accompagnement de ces étudiants s’est poursuivi pendant la crise sanitaire, à distance bien sûr.
« On ne nous a pas lâchés, confirme Chaimaa. Sarah était toujours là pour prendre des nouvelles, donner des conseils, ou simplement écouter. » Le prolongement d’un accompagnement basé sur la confiance qui aura convaincu huit étudiants à se déclarer prêts à poursuivre l’aventure. D’autres ont décidé de changer de voie. Et trois ont choisi de se réorienter vers une formation traditionnelle en présentiel ; une autre forme de victoire pour la Digitale Académie, dont l’objectif premier est de lutter contre le décrochage post-bac.
La Digitale Académie en bref
En 2018, la Ville de Romans rejoignait le dispositif de Dotation d’action territoriale de Break Poverty. Une dizaine d’entreprises se faisaient alors mécènes de six projets,
dont la Digitale Académie (une réflexion est déjà en cours concernant le financement au terme des trois premières années de l’expérience). La Ville a acquis les locaux réhabilités avec l’aide de la Région, et la gestion de la Digitale Académie a été confiée à l’association Accés, université populaire.
30 étudiants peuvent être accueillis. L’accès est réservé aux jeunes de 18 à 25 ans habitant Romans et les alentours, inscrits dans une structure délivrant un diplôme reconnu par l’État ou à
la préparation d’un concours. Indépendamment du coût de la formation, l’inscription est gratuite pour les Romanais, et de 50 € par an pour les extérieurs. Une adhésion annuelle à Accés de 10 € est demandée à tous.
Entre liberté et accompagnement
« C’est ce dont j’avais besoin. » Chaimaa El Mouhtadi ne tarit pas d’éloges sur la Digitale Académie. Âgée de 24 ans, la Romanaise a choisi de préparer sa seconde présentation du
concours de professeur des écoles à la Digitale Académie. « Je ne pouvais pas intégrer la 2e année de mon Master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, NDLR) alors je n’aurais eu que quelques heures de cours à Valence, explique-t-elle. Ici, ça me permet de travailler en parallèle comme enseignante dans un collège. »
Surtout, l’étudiante conjugue « liberté » et « accompagnement ». « On peut choisir de réviser ce qu’on veut, à la fréquence qu’on veut, sans avoir la pression de quelqu’un sur le dos »,
précise-t-elle, tout en se réjouissant de pouvoir bénéficier « de la stratégie, des conseils sur l’organisation et des nombreuses ressources de Sarah ». « C’est rassurant », confie la jeune femme, qui se dit aussi motivée par la présence d’autres étudiants dans la même dynamique. « En plus, on échange sur des sujets qui ne sont pas forcément les cours, puisqu’on ne suit pas les mêmes », note-t-elle. La coordinatrice leur a même organisé des sorties à la découverte de Romans pour renforcer la convivialité. « Je ne suis pas déçue ! », assure Chaimaa au milieu de ses toutes dernières révisions.
(c) Image : Frédéric Pin, Accès – Université Populaire de Romans-sur-Isère