A l’aube du G7 à Biarritz : focus sur les inégalités

Les inégalités seront au centre des discussions de cette édition du G7, présidée par Emmanuel Macron, à partir de demain et jusqu’à lundi après-midi. Etat des lieux de la lutte contre les inégalités en France.

La France, pionnière de la lutte contre les inégalités

Il y a quelques jours, Julien Damon, professeur associé à Sciences Po publiait un article pour l’Institut Montaigne traitant de l’état des inégalités en France et plus particulièrement de la manière dont elles sont perçues par les français. Un premier constat ressort : les français ne sont pas sereins quant à leur avenir. Près de 3 français sur 5 sont convaincus que les inégalités ont augmenté et ils sont autant à penser qu’elles vont continuer sur cette voie. Et pourtant, la France ne démérite pas dans sa lutte. Elle fait même mieux que la majorité de ses voisins de l’OCDE selon l’indice de Gini, qui mesure la répartition des richesses au sein d’une population. Plus cet indice est proche de 0, plus le pays est considéré comme égalitaire. Aujourd’hui, la France se place en tête du classement avec un indice de Gini de 0,29, loin devant les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.

La france championne des dépenses sociales

Si la France parvient à endiguer la pauvreté et les inégalités sur son territoire, c’est surtout grâce à son système de transferts sociaux. En 2016, la France a dépensé 34,3 % de son PIB pour endiguer la pauvreté, là où la moyenne mondiale est à 10%.  

Ce système de redistribution des richesses s’avère efficace puisqu’il permet de faire reculer la pauvreté de 10 points. Aujourd’hui, 13,6% de la population française est considérée comme pauvre. C’est-à-dire vivant en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 1 026 € par mois pour une personne seule). Mais si la France ne réalisait pas ces transferts sociaux, ils seraient 24 % à vivre sous le seuil de pauvreté, selon Eurostat. Ce sont les retraités qui bénéficient le plus de ces dépenses sociales, et c’est d’ailleurs chez eux que l’on observe le taux de pauvreté le plus bas en France (6,6 %). Les retraités, sont quatre fois moins pauvres que les moins de 30 ans, qui, sauf exceptions, ne sont pas éligibles aux minimas sociaux.

lES JEUNES URBAINS SUR LE FRONT DES Inégalités

Contrairement à une idée communément répandue, ce ne sont pas les revenus qui creusent les inégalités, mais davantage la répartition du patrimoine. En cela, les jeunes sont les plus désavantagés, les français n’accédant à la propriété qu’à 38 ans en moyenne.

Mais la lutte contre les inégalités est aussi une question de territoire. Les inégalités de revenus à Paris sont semblables à celles du Brésil, là où les inégalités dans les communes rurales sont aussi faibles qu’en Suède. Parce que les territoires sont tous différents et requièrent des moyens qui leurs sont propres, nous pensons à Break Poverty Foundation qu’une approche territoriale qui réunit acteurs institutionnels, acteurs sociaux, associations et entreprises pourra faire la différence dans la lutte contre les inégalités en France.