La Dotation d’Action Territoriale : retour sur son impact en 2024.

Depuis 2018, la Dotation d’Action Territoriale (DAT), démarché créé par Break Poverty, unit, à l’échelle du territoire, associations, entreprises et acteurs publics, afin de lutter collectivement contre la pauvreté des jeunes. Cette démarche partenariale se construit autour de trois axes : le soutien à la petite enfance et à la parentalité, la lutte contre le décrochage scolaire et l’aide à l’insertion professionnelle.

Dans la continuité des deux précédents rapports, l’évaluation d’impact 2024 de la DAT, réalisée par le cabinet Koreis Conseil, démontre l’efficacité de ce dispositif pour mobiliser les territoires, engager les entreprises, accroître les capacités d’action des associations et, in fine, développer les chances de réussite des jeunes défavorisés. Cette année encore, le rapport analyse l’impact systémique de la DAT, notamment son rôle dans la mise en réseau de tous les acteurs et les changements durables qu’elle impulse dans les pratiques de mécénat social des entreprises.

Une réponse adaptée aux besoins des territoires

L’évaluation d’impact 2024 révèle d’abord que la DAT agit en tant que catalyseur des dynamiques territoriales en faveur de la jeunesse. Grâce à l’engagement de près de 200 entreprises et fondations, sur une quarantaine de territoires, la DAT a permis de collecter 3,7 millions d’euros. Ce mécénat financier a bénéficié à une centaine d’associations, permettant à plus de 30 000 jeunes d’accéder à un accompagnement adapté à leurs besoins.

À Bordeaux, par exemple, le diagnostic territorial réalisé dans le cadre de la DAT portée par Bordeaux Mécènes Solidaires (BMS) avait identifié 20 260 jeunes en difficulté, sur une population de 213 000 jeunes. En 3 ans, 7 882 jeunes ont pu être accompagnés par des associations grâce aux financements obtenus. BMS ne s’arrête pas là : la démarche vient d’être pérennisée et même élargie au département de la Gironde, afin d’accompagner encore plus de jeunes défavorisés.

Des entreprises de plus en plus sensibilisées et engagées

Il ressort en outre de ce rapport d’impact que la DAT influe sur l’évolution des pratiques de mécénat social des entreprises. Elle permet d’abord de les sensibiliser : 69 % des entreprises mobilisées déclarent que la DAT les a aidées à mieux comprendre le rôle qu’elles peuvent jouer dans la lutte contre la pauvreté sur leur territoire.

Elle les outille, en leur donnant accès à des projets pertinents, selon 90% d’entre elles. Mais surtout, la DAT permet de développer le mécénat social sur les territoires : 46% des entreprises interrogées déclarent qu’elles ont fait du mécénat social pour la première fois grâce au dispositif. Au sein des entreprises donatrices, 74 % d’entre elles n’auraient pas contribué ou pas autant sans la mise en place d’une DAT sur leur territoire. Pour une entreprise sur deux, cet engagement auprès des associations va au-delà d’un simple don et passe par la mobilisation des collaborateurs : mécénat de compétence, sensibilisation aux métiers, visite d’entreprises, mentorat, prêt de locaux… sont autant d’exemples des partenariats variés créés par la DAT entre entreprises et associations locales.

Des ressources supplémentaires au bénéfice des associations dans les territoires

De ce fait, la DAT renforce le modèle économique et les capacités des associations. Avec une récolte moyenne de 20 000 euros par association par an, près de trois associations sur quatre estiment mieux réaliser leur mission sociale et 95% d’entre elles déclarent avoir touché plus de bénéficiaires sur le territoire. Au-delà des fonds collectés dans le cadre de la DAT, plus d’une association sur trois indique avoir obtenu des fonds privés supplémentaires, hors DAT, grâce à la légitimité acquise dans le cadre de la démarche. Avec cette sécurité de financements, les associations peuvent stabiliser leur personnel et pérenniser leurs actions sur le territoire en faveur de la jeunesse.

Un impact mesurable sur la jeunesse

Le succès des actions menées par les associations se manifeste par une « évolution positive » chez 79% des bénéficiaires : les jeunes en premier lieu, mais aussi leurs parents et les professionnels de la petite enfance qu’elles accompagnent. Cette évolution positive se traduit par des parents de tout-petits accompagnés qui constatent l’amélioration des conditions de développement de leurs enfants, des jeunes décrocheurs qui se sentent capables de mener un projet professionnel ou personnel adapté à leurs aspirations ou encore des jeunes en insertion qui retrouvent l’accès à l’emploi ou à la formation.

Un fort effet de levier

L’effet de levier de la DAT est de 4,8, ce qui signifie que pour 1€ investi dans l’animation du dispositif de la DAT par Break Poverty et les référents locaux, 4,80€ sont levés au profit des associations. Cet effet de levier confirme la capacité de la DAT à accroître les ressources allouées à la prévention de la pauvreté et améliorer les réponses apportées aux besoins d’accompagnement des jeunes.

Le rapport d’impact 2024 de la DAT confirme donc un modèle pertinent et adaptable aux réalités des territoires, validant la « preuve du concept » de la DAT.