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C'est le nombre de décrocheurs scolaires par an en France, selon l'Education Nationale. Parmi ces décrocheurs, 48% sont des fils d'ouvriers. Ce constat insoutenable nous pousse à nous mobiliser pour soutenir ces jeunes en difficulté.

Comme ces chiffres le démontrent, la situation quant au décrochage scolaire en France est dramatique. Les périodes de confinements successifs n’ont fait qu’aggraver des dynamiques délétères déjà bien ancrées.

Cette tendance nous pousse à redoubler d’efforts pour apporter notre soutien à tous les enfants pauvres en difficultés scolaires, afin d’offrir à chacun les mêmes chances de réussir.

Quelques idées reçues sur le décrochage scolaire

La situation des jeunes s'améliore

En réalité: Dans l’absolu, oui. Nous sommes passés de 200 000 décrochages scolaires par an à 80 000 en l’espace de 50 ans. Mais si plus de jeunes sont diplômés, il y a aussi plus de jeunes entre 16 et 25 ans qui, après leur sortie du système scolaire, restent en dehors de l’emploi et de la formation pendant de très longues périodes. Le taux d’obtention des diplômes a augmenté, mais ceux sans diplôme sont dans une situation bien plus précaire qu’avant : 50% sont au chômage trois ans après la fin de leurs études contre 25% il y a 20 ans.

Le décrochage concerne tous les milieux et peut se produire à tout âge. Il est de ce fait difficile à prévenir

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En réalité : le groupe de décrocheurs étant relativement homogène. Il est essentiellement constitué de jeunes de milieux défavorisés, ayant connu des difficultés dès le CP, dont le père est inactif, employé ou ouvrier, et dont la mère est sans diplôme ou peu diplômée. Il est donc possible de penser des solutions ciblées et efficaces.

On fait déjà énormément pour ces jeunes

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En réalité : l’ampleur des dispositifs censés combattre le décrochage scolaire mis en place par l’Education Nationale est très limité. Les actions orientées spécifiquement vers les élèves les plus faibles (SEGPA, Ulis, classes 3e des métiers, dispositifs relais etc.) restent marginales. Quant au secteur associatif, ils rencontrent fréquemment des difficultés dans le ciblage des élèves les plus en difficulté. Le soutien d’acteurs publics et privés est capital pour leur permettre d’accompagner de plus en plus de jeunes.

C'est à l'école de lutter contre le décrochage scolaire

En réalité : Pour un jeune en difficulté à l’école, il faut effectuer un travail de fond sur les dimensions non-scolaires et non-cognitives (la persévérance, la confiance en soi, la maîtrise de soi…). Est-ce le rôle de l’école ? En partie. Mais c’est aussi et surtout en dehors des murs de l’école, via des activités culturelles, sportives et citoyennes qu’un élève pourra acquérir les outils et les ressources personnelles afin d’échapper à la menace du décrochage scolaire qui pèse sur lui.

A 11 ans, tout est joué

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En réalité : Certains traits de personnalité comme la persévérance ou la maîtrise de soi restent modulables bien après 11 ans. Or, ces qualités sont décisives pour envisager la réussite d’une carrière professionnelle. Par conséquent, il n’est jamais trop tard pour apporter un soutien à un jeune qui décroche.

Cela coûterait trop cher de prendre en charge tous les jeunes en décrochage

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En réalité : Investir dans la lutte contre le décrochage scolaire peut être un investissement très rentable sur le long terme. En effet, les élèves qui décrochent génèrent un coût élevé pour les finances publiques, d’environ 240 000€ sur 40 ans, d’après une étude du cabinet Boston Consulting Group de 2013. Cela inclut notamment le coût des aides sociales, les frais de santé, de justice et le manque à gagner fiscal. Là où le coût moyen de 4 années de scolarité au collège coûte environ 30 000 € par jeune.

Crédits photos : Andrew Ebrahim, Unsplash